Le projet RAMP-UP Seed est l’un des 9 nouveaux projets sélectionnés par l’Académie franco-allemande pour l’industrie du futur, en réponse à l’appel « Resilience and sustainability for the industry of the future ». Il s’intéresse au problème de l’adaptation des capacités de production des entreprises à des situations de crise. Pour cela, il s’appuie sur deux principaux domaines de compétence : le ramp-up management et l’intelligence artificielle (IA). Khaled Medini et Olivier Boissier, chercheurs à Mines Saint-Étienne[1], partenaire du projet, en détaillent les enjeux.
Dans quel contexte le projet RAMP-UP Seed a-t-il vu le jour ?
Khaled Medini Le projet RAMP-UP Seed est l’un des 9 nouveaux projets sélectionnés par l’Académie franco-allemande pour l’industrie du futur (AFA) en réponse à l’appel sur la durabilité et la résilience des entreprises de l’industrie du futur. Ce projet, mené conjointement par Mines Saint-Étienne et la TUM (Technische Universität München), est la continuité des activités en lien avec la gestion de la diversité, de la montée en puissance/ramp-up, et avec les systèmes multi-agents, menées à l’institut Fayol dans le cadre de l’industrie du futur.
Quel est l’objectif de ce projet ?
KM La crise sanitaire a mis en évidence les limites des modèles industriels actuels à répondre rapidement à la demande du marché en terme de qualité et de quantité, et aux contraintes de production liées à des situations de crises. La gestion de la montée en puissance (ramp-up and ramp-down) est une des clés pour relever ce défi. L’objectif de RAMP-UP Seed est de définir une feuille de route pour développer une méthodologie outillée afin de renforcer la durabilité et la résilience des entreprises en agissant notamment sur la phase de l’adaptation de leur outil de production.
Comment allez-vous y parvenir ? Quels sont les verrous scientifiques à lever ?
Olivier Boissier Les questions traitées par le projet s’inscrivent dans les thématiques des systèmes de production et de l’intelligence artificielle. L’enjeu est de pallier aux manques de guides méthodologiques et d’outils renforçant la durabilité et la résilience des entreprises. Dans ce sens, deux principales actions sont en cours dans le cadre de cette phase d’amorçage :
- Une analyse de l’état de l’art des approches existantes et la mise en évidence des besoins et cas d’usages auprès d’industriels, menées conjointement par les deux partenaires ;
- L’élaboration d’une proposition de projet collaboratif impliquant des partenaires franco-allemands académiques et industriels pour répondre à des appels à projet européens.
D’un point de vue opérationnel, des réunions de travail et des ateliers entre les équipes de Mines Saint-Étienne et de la TUM ont lieu régulièrement dans une démarche de co-construction.
Qui sont les partenaires engagés dans ce projet et quels sont leurs rôles respectifs ?
KM Nous avons monté RAMP-UP Seed en collaboration avec l’Institute of automation and information systems de la TUM autour de deux axes principaux : gestion de la montée en puissance (ramp-up management) et intelligence artificielle. Le développement de cette dynamique bénéficiera également de l’expertise des plateformes Territoire et IT’M Factory de l’Institut Henri Fayol, ainsi que des plateformes de la TUM.
Quels seront les bénéficiaires des méthodes et outils développés par RAMP-UP Seed ?
OB Les outils d’optimisation et de simulation multi-agent et les méthodes de gestion industrielle qui seront développés dans le cadre du projet sont destinés à fournir une aide à la décision pour explorer, tester et mieux gérer la montée en puissance dans le secteur manufacturier et de service, un intérêt particulier est porté au contexte de la crise sanitaire avec un focus sur le secteur de la santé.
Quelles sont les prochaines étapes importantes du projet ?
KM RAMP-UP Seed est un projet d’amorçage ; au-delà de l’état de l’art, un des objectifs clés est de construire des réponses communes à des appels à projet dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la gestion industrielle.
[1] Khaled Medini est chercheur au LIMOS, Laboratoire d’informatique, de modélisation et d’optimisation des systèmes (UMR UCA/Mines Saint-Étienne/CNRS 6158). Olivier Boissier est chercheur au Laboratoire Hubert Curien (UMR CNRS 5516/Mines Saint-Étienne).
Propos recueillis par Véronique Charlet
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