300 000 cœlioscopies sont réalisées par an en France. À dix euros la minute de bloc opératoire pour des interventions durant de une à dix heures, tout gain de temps est significatif. Medcam propose de gagner de précieuses minutes en diminuant le temps de nettoyage de la caméra utilisée. Sur une journée opératoire, cela peut permettre de programmer un patient supplémentaire.
C’est lors d’un repas de famille, qui s’achèvera d’ailleurs par l’esquisse des premiers croquis, qu’émerge l’idée de Medcam. Ce jour-là, entre Clément, ingénieur en mécanique des fluides, sa sœur Céline, experte dans le secteur médical et son beau-frère Yann, enseignant en génie mécanique, la conversation roule sur la cœlioscopie. Cette intervention chirurgicale mini-invasive, largement pratiquée en chirurgie digestive, urologique et gynécologique, repose sur l’introduction d’une caméra dans l’abdomen. Le problème est que de la condensation, la stagnation de fumée, des projections de sang et de graisse viscérale se déposent sur l’objectif et troublent constamment l’image. Toutes les dix à quinze minutes, le chirurgien doit interrompre son geste et extraire la caméra pour la nettoyer entraînant déconcentration et perte de temps lors du retrait et de la réintroduction de la caméra.
Un dispositif, trois gains
La solution inventée par la toute nouvelle entreprise SMICES (Smart Médical devICES, pour dispositif médical intelligent) en étroite collaboration avec le docteur Joël Da Broi, chirurgien spécialisé dans les domaines viscéral et digestif, permet le nettoyage automatique de la caméra pendant l’intervention. Le dispositif, adaptable sur tous les modèles de caméras, n’interfère en rien dans l’usage et la pratique des chirurgiens en blocs opératoires. Mais à lui seul, il solutionne trois problématiques : un meilleur confort de travail pour le chirurgien qui reste concentré sur son geste, un gain de temps et donc la possibilité de rajouter un patient sur sa plage opératoire.
Démarrage des évaluations cliniques après des tests prometteurs
Mis au point en collaboration avec la Plateforme mécatronique d’IMT Mines Alès, le prototype opérationnel n’utilise que des éléments déjà existants en bloc opératoire. Déjà testé avec succès en conditions réelles sur un cadavre dans un centre hospitalier universitaire, Medcam passera en juin 2018 l’épreuve des évaluations précliniques pour un marquage CE et une commercialisation courant 2019. SMICES assurera la fabrication et la distribution de Medcam affiche un objectif clair : devenir leader du marché des établissements de santé en France (300 000 cœlioscopies par an) et en Italie dès la première année, en Europe (plus d’un million de cœlioscopies par an) dans quatre ans et dans la foulée conquérir le monde (10 millions de cœlioscopies par an).
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