TeraLab, sanctuaire européen de la donnée

Projets européens H2020En l’espace de trois mois, TeraLab a été impliquée dans deux projets européens H2020 sur l’industrie du futur : MIDIH et BOOST 4.0. Pour la plateforme TeraLab de l’IMT spécialisée dans le big data et l’intelligence artificielle, il s’agit là d’une reconnaissance de son rôle de tiers de confiance et de facilitateur d’expérimentation. Au sein de ces projets, TeraLab crée un havre de paix, loin de la concurrence des marchés, pour que les industriels acceptent de partager leurs données.

 

« Le grand verrou à lever en Europe, c’est le data sharing » assène, telle une évidence, Anne-Sophie Taillandier. Selon la directrice de TeraLab — la plateforme big data & IA de l’IMT ­— il existe en effet un gros enjeu autour du partage des données entre industriels et académiques. Pour les PME et les institutions de recherche, disposer des données industrielles signifie travailler au plus proche des problématiques économiques et professionnelles réelles. C’est une formidable opportunité pour accélérer les prototypages et les preuves de concept, ainsi que pour lever des verrous scientifiques. Mais pour les industriels propriétaires des données, cela ne doit pas se faire au détriment de la sécurité. « Ils veulent des garanties » poursuit ainsi celle que L’usine nouvelle classait, en février dernier, parmi les 20 personnalités accélératrices de l’IA en France.

C’est précisément pour fournir ces garanties que la plateforme TeraLab a été intégrée aux consortiums de deux projets européens du programme H2020 : BOOST 4.0 (janvier 2018) et MIDIH (octobre 2017). Le premier rassemble 50 partenaires industriels et académiques, dont 13 usines pilotes en Europe. Son objectif est de créer un modèle réplicable d’une industrie intelligente où les données seraient à la base des réflexions sur l’efficacité opérationnelle, l’expérience utilisateur ou encore la création du modèle économique. Une telle ambition implique un travail de recherche conséquent sur l’interopérabilité, la sécurité et le partage des données. « Mais il est clair que Volvo et Volkswagen, tous deux membres du consortium de BOOST 4.0, ne vont pas mettre à disposition leurs données sans acquérir une certaine confiance » problématise Anne-Sophie Taillandier. Passer par une plateforme comme TeraLab permet à ces entreprises de bénéficier de ses avantages techniques et légaux qui font d’elle un espace sûr de travail.

Le projet MIDIH, quant à lui, vise à fournir à des entreprises les moyens technologiques, financiers et matériels de développer des solutions innovantes pour l’industrie du futur par du financement en cascade. « Concrètement, le projet H2020 va lui-même financer des appels à projet autour de la logistique, de la maintenance prédictive et de la découpe d’acier, et d’accompagner les gagnants » détaille la directrice de TeraLab. Les entreprises sélectionnées par ces appels pourront développer des preuves de concepts pour résoudre des problématiques industrielles venant de PME. Elles le feront en exploitant des plateformes comme TeraLab, « qui fournit des moyens de souveraineté et de cybersécurité des données qui seront issues des prototypes ». Pour ces entreprises, pouvoir utiliser une plateforme indépendante de cette ampleur est une aubaine pour l’accélération de leurs projets.

Une plateforme reconnue à l’échelle européenne

Si TeraLab se retrouve impliquée dans ces projets, c’est aussi parce que la plateforme a su faire reconnaître ses atouts sur la scène européenne. En 2016, la Big data value association (BDVA) lui décernait son label Silver i-space. Une reconnaissance loin d’être anecdotique, puisque c’est la BDVA qui pilote le partenariat public-privé européen sur le big data. BOOST 4.0 est le produit du travail de réflexion effectué par ce même partenariat, qui pousse des grands axes thématiques défendus par les industriels auprès de la Commission européenne. « Le milieu de la Commission est énorme parce qu’il y a beaucoup d’acteurs qui gravitent autour, mais dans une thématique tout le monde se connaît » confesse Anne-Sophie Taillandier. « La labellisation Silver i-space en 2016 était à la fois une reconnaissance de la part des acteurs du big data, et un enjeu de positionnement dans ce milieu. »

En Europe, les plateformes telles que TeraLab ne sont pas nombreuses. Seulement dix disposent du label Silver i-space — le plus élevé — dont TeraLab est l’unique lauréat français. Il s’agit donc d’une porte d’entrée privilégiée aux projets européens. « C’est cela qui nous rend légitime pour répondre à des appels comme ces deux sur l’industrie 4.0 » souligne la directrice de la plateforme. Une thématique de l’industrie du futur sur laquelle TeraLab travaillait déjà avant d’être intégrée à MIDIH et BOOST 4.0. « Une de nos forces qui a été reconnue par les deux consortiums est aussi d’avoir su bâtir une communauté de chercheurs et d’innovateurs autour de ce sujet » mentionne Anne-Sophie Taillandier. Elle rappelle également que l’industrie du futur n’est pas la seule thématique sur laquelle TeraLab a mené des projets approfondis. Une précision qui donne de bons espoirs à TeraLab d’être impliquée dans des projets européens sur ses autres spécialités, comme la santé par exemple.