L’IMT devient partenaire associé de EIT Health

En novembre 2017, l’IMT est devenu partenaire associé de EIT Health, programme européen de valorisation de la recherche sur les nouvelles technologies en e-santé. Bernadette Dorizzi, directrice de la recherche et des formations doctorales à Télécom SudParis, nous explique les objectifs de ce partenariat, et comment il contribuera au développement des projets menés au sein de l’IMT sur les thématiques liées à la e-santé.

 

Qu’est-ce que EIT Health et quels sont ses objectifs ?

Bernadette Dorizzi – EIT Health est un consortium constitué de 50 partenaires principaux (core partners) et de 90 partenaires associés issus de 14 pays de l’Union Européenne. Il regroupe des entreprises comme Air Liquide, Sanofi-Aventis, Siemens Healthineer, des organismes de recherches comme le CEA ou l’Inria et des universités comme l’Imperial College à Londres, l’université de Copenhague ou l’université technique de Munich. EIT Health est organisé en « nœuds » nationaux, avec une gouvernance européenne. Le nœud français est extrêmement actif, c’est celui qui a gagné le plus de projets l’année dernière !

Ce consortium propose des financements et des mises en relation au sein d’un écosystème constitué de start-up, d’industriels, d’académiques, pour développer et donner une plus grande ampleur aux projets dans le domaine de la e-santé. Par exemple, un chercheur qui met au point un concept peut s’associer à une start-up pour développer un prototype, puis à une plus grosse entreprise qui valorisera et diffusera le dispositif. D’autres projets, avec de plus gros montants financiers, ont pour objectif la résolution de problèmes sociétaux, comme par exemple l’autonomie à domicile des personnes dépendantes. Ils sont menés par des grandes entreprises en association avec des PME, dont la participation est très valorisée.  L’objectif global est de faire sortir la recherche des laboratoires, pour qu’elle ait un impact plus important pour la société.

En plus de rencontres et de réunions pour diffuser des idées et des projets, EIT Health propose des formations sur des sujets porteurs, liés à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Par exemple, l’entreprise Sanofi monte actuellement une formation sur le RGPD, le règlement général sur la protection des données, qui va s’imposer en Europe dès le mois d’avril prochain. C’est une symbiose assez intéressante : les académiques ne sont pas seuls à faire de la formation, les industriels aussi !

Notre intérêt à nous au sein de EIT Health est bien sûr de valoriser nos projets de recherche. Nous avons un programme transversal « Santé, autonomie et bien-être », à l’IMT, et nous cherchons des partenaires pour monter des projets.

 

Sur quelles thématiques se positionne EIT Health ?

B.D. – EIT Health se positionne sur les nouvelles technologies et le big data dans le secteur de la e-santé, plus précisément sur des problématiques comme les soins préventifs, le maintien à domicile des personnes âgées, l’amélioration de l’employabilité et de l’autonomie des personnes dépendantes, ou bien encore la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques.

Un nouvel appel concerne des projets « joker », très innovants et à haut risque, sur des sujets précis. En 2018, ils sont ciblés sur la résistance aux antibiotiques et l’utilisation des données dans la médecine personnalisée.

 

Quelles spécificités amène l’IMT sur les thématiques de l’EIT ?

B.D. – L’IMT met dans la corbeille de l’EIT Health son écosystème riche de recherche et d’innovation en matière de technologies et de services de santé, dans un domaine où il est un acteur national et international reconnu. Par exemple, un certain nombre de nos chercheurs travaillent sur les objets connectés en santé, pour la qualité de vie et l’indépendance des personnes fragiles. Actuellement, nous menons un projet, Solsens, financé en 2017 par le fonds d’amorçage du programme « Santé, autonomie et bien-être ». Ce projet inter-écoles s’intéresse à des sols capables de détecter les mouvements de marche ou les chutes et de transférer ces informations sur un smartphone ou un ordinateur. Ces produits sont fabriqués par la société allemande Futur Shape. Nos chercheurs ont travaillé autour de ce concept pour mettre au point des jeux sérieux de réhabilitation de trajectoire de la marche, et veulent développer de nouvelles applications pour ce sol connecté. Ils souhaitent trouver un partenariat avec un industriel pour valoriser ce dispositif à plus grande échelle.

Les entreprises essaimées et incubées sur les divers campus de l’IMT constituent aussi un apport significatif à la dynamique EIT Health. Dans le cadre d’un projet sur l’anonymisation des données personnelles de santé, une équipe de chercheurs d’IMT Atlantique a monté une petite start-up, et cherche à gagner en puissance pour offrir des services auprès d’acteurs de la e-santé. C’est typiquement sur ce genre de situations que notre collaboration avec EIT Health peut être intéressante.

Par ailleurs, diverses plateformes technologiques, comme par exemple Teralab, plateforme de big data et d’intelligence artificielle, certifiée hébergeur de données de santé, marquent bien la spécificité qu’amène l’IMT dans les activités de l’EIT.

Pour l’instant, l’IMT est partenaire associé. Si ce partenariat fonctionne bien, que nous avons de bons résultats sur les projets en cours, nous envisagerons de devenir partenaire principal, afin de mener des projets de plus grande envergure.

 

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