La start-up Speakshake développe une plateforme de mise en relation pour s’améliorer à l’oral dans une langue. Au-delà de la correspondance, elle propose à ses utilisateurs de nombreux outils pédagogiques pour accompagner les discussions. Saluée par l’Administration pour être un vecteur d’intégration des français à l’étranger et des étrangers en France, elle participe au Web Summit de Lisbonne qui se tient du 6 au 9 novembre.
Venezuela, Brésil, Chine, Chili… Autant de pays dans lesquels Fanny Vallantin a travaillé en tant qu’ingénieur durant plusieurs années. Et autant de cultures à s’approprier, de langues à apprendre. Pour ne pas perdre la main et continuer de pratiquer tous ces langages, elle a créé un logiciel qui lui permettait d’échanger avec ses collègues dans les différents pays. D’un outil personnel, elle en a fait une plateforme utilisable par ses amis, puis une start-up. Ainsi est née l’entreprise Speakshake, incubée depuis avril 2017 à ParisTech Entrepreneurs, qui participe au Web Summit de Lisbonne en novembre prochain avec la délégation FrenchTech.
La jeune pousse propose de mettre en contact via son service web deux utilisateurs souhaitant mutuellement s’améliorer dans la langue maternelle de l’autre. Les deux interlocuteurs s’engagent dans une discussion vidéo de 30 minutes, répartie en deux fois 15 minutes, chaque moitié étant effectuée dans une des deux langues. Du fait de la durée de l’échange, l’accès au service demande un niveau minimum de pratique. « Il faut avoir le niveau du touriste qui peut se débrouiller à l’étranger, qui sait commander un café dans un bar dans la langue qu’il veut travailler » illustre Fanny Vallantin.
Et parce que le service veut donner aux usagers les clés pour s’intégrer dans un pays, les conversations sont axées sur des sujets culturels. Pendant la discussion, la plateforme Speakshake propose de nombreux documents sur les traditions, l’Histoire, ou l’actualité du pays associé à la langue parlée. Ces ressources sont préparées en collaboration avec des étudiants de la Sorbonne Nouvelle, établissement partenaire officiel de la plateforme. Elles permettent d’engager la discussion sans pour autant imposer des sujets aux interlocuteurs. Ils restent libres de parler des thèmes qu’ils souhaitent, et peuvent naviguer à leur guise dans les ressources proposées
L’échange de 15 minutes dans la langue de l’utilisateur est centré sur la culture de son interlocuteur. Un français dialoguant avec un allemand parlera alors en français de la culture allemande, et en allemand de sa culture. Cette structuration permet de continuer d’apprendre sur le pays étranger, même lorsque l’on parle dans sa propre langue. La start-up propose aujourd’hui sept langues d’apprentissage : français, anglais, espagnol, allemand, portugais, chinois mandarin, italien. Une liste qui s’agrandira à la rentrée 2018 pour compter également le japonais, l’arabe, l’hébreu, le russe et le coréen grâce à un soutien du Fonds tourisme de l’Ile de France adressé à la jeune pousse.
En plus des ressources culturelles, la plateforme de la start-up propose toute une série d’outils numériques au service de la pédagogie. L’interface de conversation inclut par exemple un chat en ligne, pour orthographier des mots prononcés à l’oral. Elle compte également un traducteur et un dictionnaire en ligne. Tous les mots écrits dans ces interfaces peuvent être ajoutés à un carnet de bord que l’utilisateur pourra consulter une fois la conversation terminée. Un système de compte-rendu, par oral et par écrit, permet en outre à chaque utilisateur de conseiller ses interlocuteurs et de recevoir des pistes d’amélioration.
En se focalisant sur l’apprentissage oral par conversation, Speakshake se démarque dans le secteur de l’éducation linguistique, souvent tournée vers l’écrit. Et en mettant à disposition des outils pédagogiques, elle propose un service de correspondance enrichi. Cette particularité a valu à la start-up de remporter le hackathon du quai d’Orsay en janvier dernier, au titre de service permettant aux ressortissants étrangers de mieux s’intégrer en France, et aux expatriés français de mieux s’intégrer dans leur pays d’accueil. La jeune pousse est également citée par l’Institut français et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères comme un outil de choix pour s’améliorer à l’oral dans une langue étrangère.
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