Incubée à ParisTech Entrepreneurs, la start-up DCbrain développe une solution de modélisation et d’optimisation des réseaux de fluides basée sur l’intelligence artificielle. Depuis sa création, elle remporte des prix rendant compte de sa pertinence et de sa facilité d’utilisation. En modernisant l’optimisation des flux énergétiques ou logistiques, elle répond à un réel besoin du secteur. Elle présentait ses solutions les 15, 16 et 17 juin derniers lors du salon VivaTechnology 2017 à Paris.
La start-up DCbrain est née d’un constat simple fait en 2014 par ses fondateurs : il n’existe pas d’outil pour optimiser l’efficacité énergétique des data center. Pourtant, la problématique de la consommation énergétique de ces infrastructures est importante. Leur facture énergétique peut représenter jusqu’à 75 % de leur coût d’exploitation. Pour combler ce manque, Arnaud de Moissac et François Olivier-Martin ont donc pris le problème à bras le corps en développant eux-mêmes l’outil manquant. Incubée à ParisTech Entrepreneurs, DCbrain a lancé commercialement son logiciel en 2016. Celui-ci exploite l’intelligence artificielle pour optimiser tout type de flux : électricité, gaz, eau, logistique… La start-up le présentait lors du salon VivaTechnology qui se tenait du 15 au 17 juin à Paris.
« L’idée, c’est que tous les réseaux ont le même problème » explique Benjamin de Buttet, directeur commercial chez DCbrain. « Ils doivent trouver en temps réel le bon équilibre entre la production et la consommation — ou entre l’offre et la demande pour les réseaux logistiques. » En outre, les opérateurs de réseaux doivent veiller en permanence à l’apparition d’anomalie. Si une survient, il est alors important de pouvoir simuler rapidement et efficacement ses conséquences, ainsi que les réponses possibles pour trouver la meilleure.
La solution proposée par DCbrain rassemble tous ces aspects. Elle prend la forme d’un logiciel en ligne avec deux interfaces. La première est une carte interactive du réseau créée à partir des données du gestionnaire. Dessus, il est possible de visualiser toutes les informations de patrimoine, de maintenance, de flux de ressource dans chaque partie du réseau, etc. Il est même possible de coupler ces informations avec des bases de données externes comme des informations météo ou des données des réseaux sociaux. C’est également sur cette interface que les gestionnaires peuvent simuler des modifications du réseau pour étudier les impacts, ou repérer les anomalies en cours. La deuxième interface permet de remonter aux données brutes de façon dynamique en facilitant le partage.
Pour cette solution, DCbrain a reçu récemment le prix AI Paris 2017 le 7 juin dernier. « Ce prix s’ajoute à un autre que nous avons reçu sur la visualisation de données. Ces récompenses viennent saluer une technologie vraiment atypique et facile d’utilisation » souligne Benjamin de Buttet. L’expérience utilisateur est un des points forts du logiciel proposé par le start-up. Là où certaines solutions semblables nécessitent plusieurs journées de formation et ne s’adressent qu’à certains métiers dans l’entreprise, l’outil de DCbrain est bien plus facile à prendre en main. « Pour nous, il est important que l’interface soit rapide à prendre en main pour un maximum de personnes » poursuit Benjamin de Buttet. « La familiarisation avec l’outil ne nécessite pas plus d’une demi-journée de formation. »
Proud to have won the #Power & #Grid challenge @VivaTech by @VINCIEnergies, a true player in energy transition #makeourplanetgreatagain
— DCbrain (@DCbrain_feed) June 16, 2017
Détecter les anomalies grâce à l’IA
À cet avantage ergonomique s’ajoute des algorithmes d’intelligence artificielle qui permettent à DCbrain de se démarquer plus encore. L’apport des réseaux de neurones profonds utilisés est particulièrement perceptible dans la détection d’anomalies. En apprenant des problèmes précédents, et des schémas selon lesquels ils se manifestent, l’outil est plus à même de prédire une perturbation du réseau. Les avaries antérieures sont indiquées par les utilisateurs humains, classées, et servent à nourrir les algorithmes. Lorsque des signes caractéristiques d’un type d’anomalie connu apparaissent, l’interface est alors plus à même de faire remonter l’information aux gestionnaires du réseau.
L’intelligence artificielle peut également apporter de la valeur en améliorant la connaissance que les opérateurs ont de leur réseau. DCbrain a récemment collaboré avec la RATP pour mieux comprendre certains phénomènes sur la ligne du RER A. « L’idée est d’arriver à expliquer des anomalies électriques, notamment en étudiant si elles sont liées avec des évènements purement ferroviaires » explique Benjamin de Buttet. L’IA permet en l’occurrence un gain de temps considérable dans l’exploration et l’analyse des bases de données.
L’un des enjeux reste encore de convaincre les entreprises qu’elles ont les données à disposition. « Souvent les directions techniques ne connaissent pas la richesse des informations dont elles disposent, alors nous les accompagnons dans ce processus » constate le business developer. Une fois ce frein dépassé, les cas d’application de DCbrain ne manquent pas. La modernisation de la gestion des réseaux est une tendance de fond dans les secteurs de l’énergie, des transports… Et plus les réseaux sont grands, plus des solutions basées sur l’intelligence artificielle et la facilité de visualisation prennent de la valeur.