La start-up Energysquare a créé un dispositif de charge sans fil pour tablettes et mobiles. Grâce à un mécanisme simple associant un sticker et une plaque métallique, les appareils peuvent être chargés par conduction. Avec sa technologie bientôt testée dans des hôtels, Energysquare, incubée à Télécom ParisTech et détentrice d’un prêt d’honneur en novembre dernier, souhaite s’étendre à l’international et s’adapter à d’autres objets connectés.
Vous en avez marre des fils emmêlés chez vous ou dans votre bureau ? Vous n’avez probablement jamais fait de nœud et pourtant lorsque vous souhaitez utiliser le chargeur de votre téléphone, le fil est tout entortillé… Votre combat contre les câbles électriques touche à sa fin car ce qui suit devrait vous plaire. Depuis 2015, la start-up Energysquare incubée à Télécom ParisTech, révolutionne le chargement électrique de vos appareils mobiles de type smartphone et tablette en s’affranchissant de vos chargeurs actuels. Désormais, tous vos appareils peuvent se recharger conjointement sur une plaque branchée sur secteur.
« On est parti du constat que les appareils que l’on utilise passent beaucoup de temps sur les surfaces qui nous entourent comme un bureau ou une table de nuit. Notre idée est de pouvoir recharger non plus seulement en un point avec un câble, mais sur des surfaces entières », raconte Timothée Le Quesne l’un des créateurs du concept Energysquare. Nous avons regardé de plus près cet accessoire indispensable à la maison intelligente de demain.
Une charge par conduction facile d’utilisation
La première question qui nous vient à l’esprit est : comment ça marche ? La technologie est composée de deux éléments. Le pad pour commencer est une plaque métallique de 30×30 centimètres recouverte de petits carrés conducteurs pilotés séparément. La plaque est la partie branchée sur secteur et posée sur la surface de votre choix. L’autre élément d’Energysquare est une languette autocollante constituée d’un conducteur souple habillé de deux électrodes et d’un embout adapté à la prise de recharge de votre appareil qu’il soit de type Android ou IOS. Ce sticker se colle directement à l’arrière du téléphone. Jusqu’à présent rien de surprenant, mais lorsque les deux entrent en contact c’est là que le courant passe.
Lorsque les électrodes rencontrent le pad, le système détecte l’appareil à charger et lui envoie un signal pour s’assurer qu’il s’agit d’une batterie. Un gradient de 5 volts se crée alors entre les deux carrés connectés aux électrodes et permet la charge par conduction. « La géométrie du pad a été conçue de façon à ce que deux carrés soient automatiquement en contact avec les électrodes. Comme cela on n’a pas besoin de vérifier quoi que ce soit, le dispositif charge automatiquement sans la moindre émission d’ondes électromagnétiques. Sinon, lorsqu’aucun appareil n’est détecté le pad se met en veille », explique Timothée Le Quesne.
Mais que se passe-t-il si un autre objet est posé sur le pad ? « La surface est naturellement inerte. L’intelligence du système est sa capacité à détecter l’objet et l’identifier comme une batterie à charger ou non. Si bien qu’on peut renverser de l’eau dessus, cela n’aura aucun effet. Il est résistant à l’eau et il n’y a pas d’infiltration à l’intérieure », précise le jeune entrepreneur. Il n’y a donc pas de courant électrique transmis à la tasse de café négligemment posée dessus non plus. Bien que la charge soit par conduction, le système n’émet pas de chauffe lorsqu’il est en fonction. La chaleur est dissipée sur l’ensemble de la surface comme un effet radiateur, et cela même si plusieurs appareils chargent simultanément à la même vitesse que sur secteur. Recharger un appareil devient si pratique que l’on en oublierait notre téléphone sur le dispositif. Un acte sans conséquence car une fois chargé à 100%, le système entre à nouveau en veille.
Une technologie bientôt en fonctionnement dans les hôtels
« Lorsqu’on a le plus besoin d’énergie c’est lorsque l’on se trouve en déplacement. On est souvent en manque de batterie dans les aéroports, les cafés… C’est un marché B2B dans lequel nous souhaitons nous investir », précise Timothée Le Quesne. Pour le moment, Energysquare s’attaque au marché hôtelier avec des tests réalisé en France dans les prochaines semaines. Le principe est simple : le pad est installé sur une table de nuit alors que les stickers sont distribués à l’accueil de l’hôtel.
Mais la startup souhaite aller encore plus loin. Pourquoi poser le pad sur une surface s’il peut directement être intégré aux meubles qui le supportent ? « Notre seule contrainte est de garder la surface métallique du pad pour permettre la charge. Il est toujours possible de l’intégrer de manière stylisé en donnant un effet brossé par exemple. Travailler avec des fabricants de meubles nous ouvre de bonnes perspectives. On peut déjà imaginer des surfaces dans les salles de réunion recouvertes de notre dispositif. Nous pouvons également donner la forme souhaitée au pad avec des parties plus ou moins grandes selon l’appareil auquel il se destine », développe Timothée Le Quesne.
Avec un dispositif aussi universel, on est en droit de se demander quelles sont les ambitions de la start-up à l’internationale ? « En janvier nous participerons au CES, un salon d’électronique aux Etats-Unis. Nous aurons un stand pour exposer notre technologie et faire des démonstrations. » Une projection à l’internationale bienvenue et peu surprenante car lors d’une levée de fonds sur Kickstarter en juin 2016, la start-up a pu observer un intérêt pour sa technologie avec 1/3 de ses acheteurs en Asie et 1/3 sur le sol américain. « Dès que nous aurons fini de valider nos tests dans les hôtels en France, nous nous orienterons vers une ouverture à l’étranger », affirme Timothée Le Quesne. Mais ne vous inquiétez pas, Energysquare pense également aux particuliers et ouvrira la vente en ligne de sa technologie dès 2017.
Les objets connectés : un marché prometteur à conquérir
« Un de nos objectifs est de devenir un standard de recharge pour tous les objets connectés », confie Timothée Le Quesne. Un marché d’avenir conséquent car 20 milliards d’objets connectés sont prévus d’ici 2020. Autant de technologies que l’on va passer notre temps à brancher. La start-up a déjà réalisé des tests positifs sur des enceintes connectées et des cigarettes électroniques. Cependant la forme de certains objets comme les casques connectés ne permet pas au système d’Energysquare de s’adapter à leur physionomie. « Pour certains appareils, les électrodes devraient être intégrées directement par le constructeur ».
Toutefois, il reste un objet que nous utilisons tous les jours qui pourrait bien bénéficier d’un tel dispositif de charge : l’ordinateur portable ! La difficulté principale contrairement aux autres objets est la puissance à délivrer par le système. « Nous devons changer certains composants pour obtenir plus de puissance à travers le pad et l’adapter aux ordinateurs portables. C’est prévu pour 2017« , affirme Timothée Le Quesne. Un premier pallié à franchir donc. D’autant que lorsque l’on demande au jeune entrepreneur l’avenir d’Energysquare d’ici 5 à 10 ans, il nous répond : « nous voudrions ne plus être seulement capable de recharger des appareils mais directement d’alimenter du petit électroménager. Nous voulons supprimer tous les fils électriques en les remplaçant par des surfaces qui alimenteront votre cafetière tout en chargeant votre téléphone« .
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