Pour lutter efficacement contre le changement climatique, l’union fait la force. C’est pourquoi les chercheurs de l’Institut Mines-Télécom collaborent et partagent leur savoir au sein des réseaux thématiques. Le 19 mars 2015 aura lieu la réunion annuelle du Réseau Thématique « TIC & Environnement » (RT8) de l’Institut Mines-Télécom, qui portera sur le sujet « TIC et changement climatique ». A cette occasion, nous avons interrogé Cédric Gossart, enseignant-chercheur à Télécom École de Management, qui organise la rencontre.
Quelle est l’objectif d’un réseau thématique ?
Le réseau thématique est un instrument qui permet de faire travailler les chercheurs ensemble et de favoriser les collaborations croisées, entre écoles de l’Institut Mines-Télécom, aussi bien Télécom que Mines, et entre domaines de recherche, y compris entre sciences de l’ingénieur et sciences sociales. Les réseaux thématiques permettent aux chercheurs de connaître ce sur quoi leurs collègues travaillent, avec pour ambition de faire émerger des projets communs. Mais le réseau thématique peut aussi servir à favoriser la collaboration avec des acteurs extérieurs à l’Institut, puisqu’une délégation de 10 personnes de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) sera présente lors de la réunion du 19 mars, ainsi que des industriels d’Orange et d’Alcatel-Lucent et des chercheurs ayant contribué au dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). À la fin de la journée, nous discuterons de sujets de projets communs à explorer.
Quelle est la problématique du réseau thématique « TIC & Environnement » ?
La définition de « TIC & Environnement » est assez large pour rassembler un grand nombre de travaux réalisés dans les écoles de l’Institut Mines-Télécom. Elle est structurée en trois niveaux (voir schéma ci-dessous) selon l’approche internationale du GEOSS (Global Earth Observation System of Systems). Dans un premier niveau, nous trouvons l’environnement, à savoir les milieux au sein desquels l’espèce humaine évolue et que l’on peut observer : l’environnement spatial, l’environnement terrestre, l’environnement atmosphérique, l’environnement côtier, et l’environnement marin. Au deuxième niveau se trouvent les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), à savoir les équipements et logiciels permettant la captation, la transmission, le traitement et l’affichage d’informations sous forme électronique. Au troisième niveau on retrouve les utilisateurs finaux faisant usage des informations produites grâce aux TIC : par exemple, les données sur le climat vont intéresser les décideurs politiques, les entreprises ou les associations environnementales.
Dans l’Institut, sur la thématique « TIC & Environnement », deux domaines de recherche émergent : l’un touchant aux enjeux énergétiques et l’autre au monitoring de l’environnement. Dans le domaine de l’énergie, les chercheurs du RT8 travaillent par exemple sur les smartgrids, comme Marc Girod-Genet et Hossam Afifi de Télécom SudParis, ou encore sur l’efficacité énergétique des capteurs (Nicolas Montavont, Télécom Bretagne) et des bâtiments (Bruno Peuportier, MINES ParisTech). Quant au monitoring, on peut citer par exemple les travaux de René Garello (Télécom Bretagne) analysant la surface des océans pour par exemple identifier des pollutions, ceux de Thierry Ranchin (Mines ParisTech) et de son équipe de l’O.I.E. (Centre Observation, Impacts, Énergie) qui étudient et modélisent les ressources « énergies renouvelables » et les impacts environnementaux liés à leur exploitation, ceux de Florence Tupin (Télécom ParisTech) sur les technologies radar permettant par exemple d’observer les forêts et donc de mieux les protéger, ou ceux d’Anne Johannet qui modélise les aquifères karstiques en vue d’économiser l’eau ou de prévenir les crues.
Quelle peut-être la contribution des chercheurs de ce réseau à la lutte contre les changements climatiques ?
Les travaux en matière de monitoring contribuent au suivi de l’évolution des écosystèmes naturels fragilisés par les activités humaines, et d’informer les acteurs et décideurs pour qu’ils prennent des mesures correctives. Dans le cas de la surveillance de l’environnement et du climat, des travaux de modélisation mobilisant des TIC ont permis de projeter l’évolution de la température mondiale sur les cent prochaines années (scénarios du GIEC). Un chercheur ayant participé au dernier rapport du GIEC viendra d’ailleurs nous expliquer tout cela. Notre expertise en matière de modélisation de notre environnement est donc essentielle pour construire des scénarios de transition écologique, comme l’illustrent par exemple les travaux de Nadia Maïzi et de ses collègues du Centre de Mathématiques Appliquées (Mines ParisTech).
Quant aux recherches sur les enjeux énergétiques, elles pourraient sous certaines conditions permettre de réduire la consommation énergétique globale des technologies numériques et d’autres secteurs, massivement alimentés par des énergies fossiles, ou favoriser l’essor d’énergies renouvelables grâce au déploiement de réseaux énergétiques intelligents (smart grids) aptes à résoudre leurs problèmes d’intermittence.
Réunion annuelle du Réseau Thématique « TIC & Environnement »
Le 19 mars 2015
Télécom Ecole de Management
9 rue Charles Fourier, Évry
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