Présentes partout pour mesurer, traiter et véhiculer l’information, identifier des individus, tracer des objets, sécuriser des processus… Les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) envahissent notre quotidien et leur impact sur l’environnement est loin d’être négligeable. Le 13 mai prochain, le réseau thématique « TIC et environnement » de l’Institut Mines-Télécom propose un séminaire de la controverse autour de la question « les TIC contribuent-elles au bien-être de l’humanité ? » A cette occasion, nous avons interrogé René Garello, chercheur à Télécom Bretagne et co-organisateur de la journée.
Q1. Vous êtes animateur, avec Cédric Gossart, chercheur à Télécom École de Management, du réseau thématique « TIC et environnement » de l’Institut Mines-Télécom. Quels en sont les principaux axes de travail ?
René Garello La définition de « TIC et Environnement » est assez large et permet de rassembler un grand nombre de travaux réalisés dans les écoles de l’Institut Mines-Télécom. Le secteur des TIC contient à la fois des matériels (hardware) et des logiciels et bases de données (software). Le second terme de l’intitulé du réseau – l’environnement – regroupe, quant à lui, cinq systèmes au sein desquels évolue l’espèce humaine : l’environnement spatial, l’environnement terrestre, l’environnement atmosphérique, l’environnement côtier, et l’environnement marin. Cette acception permet d’intégrer les recherches mobilisant les TIC pour interagir avec ces environnements en vue de résoudre les crises écologiques, mais aussi de répondre à d’autres besoins sociétaux comme par exemple la prévention des risques naturels. L’architecture du réseau thématique « TIC et environnement » découle de ces deux définitions ; elle comporte trois niveaux complémentaires qui permettent d’intégrer toutes les recherches réalisées dans notre institut sur le thème « TIC et environnement ».
Q2. Quel est l’objectif de ce séminaire de la controverse ?
René Garello Ce séminaire va permettre d’aborder des thèmes très actuels, tels la transition énergétique et son lien avec les TIC, ou d’autres plus génériques sur l’utilisation des TIC dans une société de plus en plus numérique où la place de l’humain n’est pas toujours considérée. Où est la frontière entre l’aide apportée par les TIC et la possibilité d’intrusion qu’elles permettent ? Observe-t-on ou surveille-t-on ? Une meilleure connaissance de l’environnement passe par des technologies de pointe et des méthodes avancées d’extraction de l’information. Celles-ci génèrent de nouvelles consommations énergétiques et ce que l’on pourrait appeler de nouveaux « déchets numériques », mais aussi matériels !
Ce séminaire va permettre de confronter les idées autour d’un très vieux concept : le verre à moitié vide ou à moitié plein. Faire avancer les TIC pour le bien-être de l’humanité ou au détriment de celle-ci par leurs avancées non-maîtrisées ?
Q3. Quelles questions seront plus particulièrement abordées au cours de la journée ?
René Garello La journée va se dérouler autour de 4 axes principaux. Dans un premier temps l’impact même des TIC va être abordé dans le nécessaire apport qu’elles ont pour la transition énergétique. C’est ici que le besoin sociétal doit être évalué le plus finement à l’aune de l’effet des TIC sur notre écosystème. Par ailleurs l’acquisition, la mise en forme, le stockage d’un nombre de plus en plus considérable de données permet des avancées majeures dans la compréhension du monde qui nous entoure. L’interaction entre ces données favorise aussi une connaissance de plus en plus intime sur nous-mêmes, et entre ainsi dans la sphère du privé (la RFID en est une très bonne illustration). Les moyens mis en œuvre sont aussi générateurs d’un possible appauvrissement des ressources par un accroissement des déchets produits : que faire, par exemple, des débris spatiaux, alors qu’il faut augmenter encore considérablement le nombre de satellites ? Et ces satellites nous aident-ils à mieux appréhender notre environnement, à mieux le maîtriser ou tout du moins anticiper ses « dérèglements », ou alors permettent-ils une meilleure surveillance de nos comportements ?
Ces questions, et d’autres bien sûr, seront abordées lors de la journée.
Retrouvez le programme complet du séminaire du 13 mai sur le blog du réseau thématique « TIC et environnement ».
Inscriptions : cedric.gossart@telecom-em.eu
A propos des séminaires de la controverse
Les réseaux thématiques de l’Institut Mines-Télécom organisent régulièrement des rencontres sous la forme de débats scientifiques, appelés « séminaires de la controverse ». Ils portent sur des sujets de recherche de pointe et permettent de comprendre une question controversée en exposant les différents points de vue. Ces séminaires d’une journée s’articulent autour d’interventions d’experts reconnus dans leur domaine et de débats. Ils visent à favoriser l’échange et le dialogue entre des spécialistes et des décideurs ou porteurs d’enjeux : représentants d’institutions, professionnels d’entreprises, membres d’associations, élus…
One comment
Pingback: René Garello - RECHERCHE & INNOVATION